Une 'tite Taverne !

[ viaire traictisse ? Dunno (don't know) what's that... Une âme secourable pour m'expliquez ? ]

"Ce doit être son côté "videur de cambuse", sûrement... Je me nomme Nohtem, enchantée ! Et c'est quoi le nom de votre compagnon ?" demanda-t-elle en regardant le boulet qui n'avait plus rien dit depuis quelques temps...

Euh dites les gars, sry pour vous, demoiselle, mais... vous savez que vous avez l'air franchement idiots ?

Il s'appelle Enestyr, répondit Fadelgass en affectant d'ignorer les propos insultants de ce dernier.

Il pensa même à lui foutre une bègne mais le boulet faisait dix centimètres de plus que lui et bien plus au niveau des épaules... C'était à éviter.

Enestyr vit le regard pas très commode du gars, mais il n'associa pas le geste au regard. Tant mieux, car Enestyr n'était pas très fort au combat.
Nohtem ? Oo zarb', comme nom...

La porte s'ouvrit violemment et une sorte de barbare un peu moins frustre qu'un gorille mais au moins deux fois plus sale et imposant entra. Fadelgass où as tu encore posé ton sale cu de terreux !cria t il.

Fadelgass n'eut qu'à entendre cette voix pour frémir et à chuchoter aux deux autres:
-Vous ne connaissez pas de Fadelgass s'il vous plait !

Alors qu'il disait ses mots son visage devint curieusement mobile et ses traits devinrent autres en moins d'une fraction de seconde.

Enestyr regarda la transformation de Fadelgass, puis s'écria, se demandant quelque chose :
"Dis, pourquoi t'as demandé que tu connaissais pas de Fadelgass ?"

" En fait, il nous a demandé qu'on ne connaisse pas de Fadelgass..." dit la naine surement trop fort en regardant la transformation comme si tout était normal... En effet, l'homme arriva vers le trio et demanda :
"Vous connaissez Fadelgass ?"
Il dévisagea tour à tour les trois camarades.

Ecnelis, assis seul, les pieds sur son habituelle table-du-fond-à-droite, observait l'étrange scène qui aurait pu paraître théâtrale si elle ne s'était pas déroulé dans un obscur lupanar.
Le farouche petit personnage l'amusait particulièrement.
Ou peut être était-ce la farouche ? Le sexe des nains est difficile à déterminer de près, alors à cette distance, pensez bien...

Toujours est-il que ce spectateur bienheureux riait doucement dans sa barbe, en sirotant son grog.

Ah ? Du mouvement. Un barbare effarourouché venait d'arracher la moitié de la porte en beuglant.

Avec un peu de chance, j'aurais même le droit à une bagarre pensa Ecnelis en ricannant de plus belle.

Fyne s'approchant du barbare, bien que restant à trois bons
mètres lança un sourire aimable.

Bonjour, pour le dédommagement de la porte ca fera deux louis d'or et, dans
cette délicieuse petite taverne une tenue correcte est exigée vous comprenez
bien monsieur...

Le musicien inclina légèrement la luth et plaça discrètement sa main gauche sur
un loquet d'ébène des mers de l'ouest, situé au centre du manche de
l'instrument puis sourit derechef au colosse, attendant une réaction…

La réaction du colosse ne se fit pas attendre. Il beugla (il massacrait le Lançois comme il semblait massacrer ses ennemis)

-Quoi ! Moi !Payer ! Tu es fou petit chanteur !

Il lança ses poings volumineux vers la frêle face de celui qui ne pourrait plus bientôt chanter qu'en murmurant...

Ejamer ravit de cet interlude venu à point. S'accouda au bar et attendit

Fyne, au sourire amusé bondit en arrière, souple et gracieux tel les chats des rues noires et, d’un geste vif actionna le loquet. Le luth, aux torsions multiples devint une arbalète dont les cinq étriers étaient armés de projectiles aux pointes en argent. Les cordes de l’instrument étaient dangereusement tendues, tremblantes presque soutenant les carreaux. Cinq fioles : bleue céleste, pourpre, verte mousse, mordorée et grise apparaissaient chacune, incrustées dans le corps en ébène et en argent de l’arme intrigante, correspondantes à l’un de ces carreaux.


La main gauche soutenait l’arme tendit que la droite caressait distraitement les chevilles de ce qui semblait, à l’ instant, un luth banal.


Chaque note a une âme. Tu as de la chance, tu vas être, pendant quelques secondes, l’instrument d’un virtuose. (Fyne lança à la clientèle) : je vais vous interpréter… Mon requiem pour basse.


Si bémol : la luxure. Fyne fit pivoter une cheville et le carreau de la fiole verte mousse fusa et se figea dans l’épaule du barbare lui arrachant un cri puis un son terrible, si rauque que le corps frissonnait. Mi : le plaisir. Le carreau correspondant à la fiole pourpre pénétra le ventre du colosse qui gisait déjà sur la table et, sur le si bémol rauque et tenu s’ajouta un vibrato d’un mi malsain mais splendide. Fa bécar : les abysses. Fyne tourna la troisième cheville et le carreau à la fiole bleue céleste rejoignit ses deux compères en se longeant tendrement dans la jambe du barbare, agonisant sur la table du petit groupe, pour lui faire chanter un crescendo d’un fa clair avec des appogiatures subtiles ressemblant a une mélodie qui disparaissait en décrescendo puis revenait, telle l’onde. Ce chant funeste et languissant rappelait des terres lointaines. Puis le chant disparu, le colosse expirant ne laissant dans la salle que le petit groupe, un client dans un coin sombre et le l’aubergiste qui nettoyait docilement des gobelets a la crasse immuable. Fyne poussa un soupir, actionna de nouveau le loquet et entama une complainte élégiaque et mielleuse aux accords trainants comme son pas qui se dirigeait vers le comptoir où l'attendait un liquide douteux.

"Et bien..." avait commencé la naine avant que l'importun revienne à la charge, demandant de l'argent en compensation. Toutefois, cela partit vite en rixe si l'on peut appeler comme cela le fait de se faire tuer sans avoir pu toucher son agresseur... Nohtem regarda, avec des yeux ronds, le cadavre avant d'observer celui qui chantait en se dirigeant vers le bar. Ses yeux passa plusieurs fois du mort au videur avant de refermer sa bouche bée et de prendre un air indigné.

"Mais il faut vous faire soigner ! Vous êtes dingue ! Je veux bien comprendre que vous l'amochiez mais le tuer ! Y'a quand même des limites !" s'exclama-t-elle. Cela lui semblait trop pour ce type : il était mort ! Bordel ! Ce mec devrait se faire pendre !

Sur ce coup là, la naine avait pas tort. Ejamer était bouche bée. Mais 'tain on bute pas les gens comme ça. Le chanteur devait être un gros sadique échappé d'une pension pour fous...

Et dire que Darov Aski, ce brave Aschvurien n'allait lui demander que les 5 pièces d'argent qu'Ejamer ne lui devait plus maintenant...

Après quelques chopes, Fyne se dirigea vers le corps inanimé
qui gisait encore sur la table. Avec un sourire, il se plaça au dessus de
l'intrigante petite bonne femme.

Je comprends que vous soyez jalouse! (éclat de rire) Ecoutez: ce gros tas avait
une vie merdique, au moins, je lui ai offert une belle mort.

Fyne saisit le cadavre par les pieds et commença à le trainer péniblement
jusqu'a la porte, qu'il ouvrit. Avançant dans la ruelle sombre derrière
l'établissement, il souleva quatre dalles de pierre qui se révélèrent être une
trappe lourde et fatiguée où il y jeta le moribond. Il referma la trappe
après que celle-ci laissa échapper le bruit de l'onde troublée et se redirigea
vers le comptoir.

Boarf. Un peu trop rapide, cette mise à mort, et pas assez de sang.

Ecnelis commanda un cinquième grog.

Par contre le luth de l'aut' sociopathe m'a l'air un joujou assez intéressant.

Et un sixième, au passage.

Toujours choqué par tant de brutalité parfaitement inutile. Fadelagss se rassit et commanda une bière. Cela faisait toujours du bien non ?

Dites, il l'a buté, le type ? Ouuuh, il est violent ce gaars...
Enestyr se rapprocha du comptoir, et commanda du chocolat chaud (toujours bien pour se remettre d'un choc)

Fyne lâcha un ricanement moqueur et fit un petit signe de tête au barman qui rajouta dans le chocolat un liquide transparent qui, dans les contrées du nord-est, ce faisait appelée "petite eau". Petite eau qu'il commanda dans un récipient ridiculement minuscule et, l'aillant bût d'une seule traite, fit retentir un ahhh de satisfaction.

Enestyr but d'une seule traite le verre.
Dioup... il a un tit gout bizarre votre truc...
Bon, maintenant, passons aux choses sérieuses ! une bière !

Et de sept... Sept ou huit, d'ailleurs ?

Ecnelis tenta de compter les chopes qui s étalaient sur sa table, mais abandonna quand il lui sembla que deux d'entre elles jouaient à saute mouton pendant qu'une troisième sautait sur son anse.

Tsss. JE commence àa m'faire fatigué. Hu'. Ça se dit, non ? Saisplus.

Il porta son regard vitreux vers le comptoir...

Hé, ti'ns, l'aut rigolo vient d'verser une fiole pas catholique dans l'bol d'une donzelle. Encore une qui va pas se souvenir de ce qui lui est arrivé pendant la nuit. Ha, saligaud.

...S'écroula sur sa table, et se mit à ronfler.

Toujours aussi dégueulasse, la bière... Mais bon, un jour, j'ai put en prendre trente avant de devenir saoul ! un record...
Enestyr tenait trèèès bien l'alcool, mais n'aimait pas du tout le gout de la bière. Pourquoi il en prenait, alors ? Bonne question...

Vie de merde articula distinctement Ejamer.

Quittant les autres compagnons, il se dirigea vers un mec complètement ivre qui ne semblait pas apte à finir sa bière. Il s'assit à une chaise libre et l'aida à la finir en une seule et longue rasade... Elle était proprement infect mais c'était toujours ça.

Vous vous appelez ? demanda -t-il en se demandant à demi pourquoi il voulait rencontrer des gens aujourd'hui.

Almona fatiguée par son voyage vit soudain une petite auberge qui lui paraissait acceuillante et décida d'y entrer.
Arrivée à l'intèrieure elle s'en voulut de ne pas avoir poursuivit son chemin.

C'est vrai que c'était un beau bordel dans cte taverne, Enestyr s'était mis à chanter comme un bœuf comme s'il était devenu subitement ivre mort et l'autre dénaturé à sa table pleine de chope de bière avec son œil vitreux semblait frôler le coma éthylique.

Quant à Nohtem, la naine (ou demi, elle s'en souvenait plus), elle a eu un long moment d'absence, fixant le fond de sa chope. Bref, lorsque la nouvelle venue entra, la petite femme (car oui, même si la race naine a le désavantage du manque de différence entre les deux sexes, Nohtem est une femme !) jaugea la demoiselle en l'observant d'un air torve...

"Tiens, v'là enfin quelqu'un de joliment potable dans cette taverne, si l'on ne compte pas moi, bien sur !" s'exclama-t-elle en commandant une autre bière.

L'aubergiste était atterré... C'est sûr il allait déménagé. Quelqu'un se faisait tuer dans son auberge et tout les clients étaient ivres morts... et pas nets. Quel métier ! Il aurait du écouter sa maman sur le sujet et partir pour Pierre-étoile plutôt que pour ce foutu coin paumé au fond de la cambrousse profonde et lointaine.

Il balança la bière à la naine qui semblait un peu pompette aussi.